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Be-cause health conference 2021

La Justice Climatique et L'Équité en Santé

Session thématique

La santé et les droits sexuels et reproductifs

Kim Van Daalen (Université de Cambridge, Royaume-Uni) - Tammary Esho (Centre of Excellence for Female Genital Cutting/Mutilation (FGM/C), AMREF Health Africa, Kenya) - Gladys Ngeno (Options, Kenya)

Modératrice: Marlies Casier (Sensoa, Belgique)

Sexual and Reproductive Health and Rights

La modératrice, Marlies Casier, préside le groupe de travail de Be-cause health sur la santé et les droits sexuels et reproductifs (SDSR) et, en cette qualité, elle est la personne adéquate pour modérer cette session pendant laquelle un panel international se penche sur l’impact de l’urgence climatique sur les SDSR.

Kim Van Daalen de l’Université de Cambridge a réalisé un examen de la portée sur la santé sexuelle et reproductive dans le contexte de la migration climatique. Les résultats mis au jour montrent que :

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« Le changement climatique a accru les inégalités de genre chez les Massaï [...], car l’absence de pluies saisonnières et les sécheresses qui s’en suivent sont cause de mauvaises récoltes [...] et de pauvreté accrue. »

- Tamary Esho

Les recommandations fréquemment avancées pour répondre aux besoins en matière de la SSR sont :

Tammary Esho de AMREF Kenya a mené une étude sur l’intersection entre Mutilations génitales féminines (MGF) et changement climatique chez les Massaï au Kenya. Étant donné le réchauffement climatique, les zones dans lesquelles vivent les Massaï connaissent des sécheresses et des précipitations imprévisibles plus fréquentes. La hausse des températures provoque une chute des effectifs des troupeaux, le principal moyen d’existence des Massaï. La pauvreté croissante augmente le nombre de jeunes femmes mariées plus précocement. Il n’est pas rare que les filles doivent subir des MGF avant de pouvoir se marier. Le changement climatique contribue par conséquent aux modifications dans les pratiques de MGF.

Gladys Ngeno, de Options, partage les résultats d’un projet visant à rendre les établissements de soins plus écologiques, afin d’améliorer la santé maternelle et de réduire la mortalité infantile au Kenya. L’instabilité de la fourniture énergétique aux établissements de soins du Kenya est une réalité. Un audit énergétique mené dans 60 établissements de soins au début du projet a montré que si 75 % des établissements de soins étaient connectés au réseau, seuls 3 % disposaient d’une alimentation de secours. Cela signifie que 97 % des établissements doivent se contenter d’une alimentation électrique imprévisible (interruptions régulières pendant environ 6 heures) et qu’il n’est pas rare que les femmes ne disposent pas d’eau chaude.

Les résultats du projet montrent que la fourniture de systèmes d’énergie solaire accroît la qualité de l’environnement de travail (motivation des prestataires de soins), la fourniture de services (couverture vaccinale avec maintien de la chaîne du froid, augmentation des transfusions sanguines, garantie de la disponibilité de services de laboratoire, réduction des transferts de femmes et nouveau-nés présentant des complications) et amélioration des résultats en matière de santé publique (assistance compétente à l’accouchement, réduction du taux de létalité obstétricale et de mortalité périnatale). Dans le même temps, l’énergie solaire réduit les émissions de carbone et elle génère une économie (retour sur investissement élevé et faible maintenance).

La session conclut que les nombreuses difficultés existantes en matière de SDSR sont encore aggravées par l’urgence climatique. Le groupe de travail sur les SDSR de Be-cause health accordera une attention accrue à cette interdépendance et il assurera le suivi des observations de cette session.